Peut-on évoquer la Bretagne, et plus particulièrement Brest sans que s’impose l’image de la Marine Nationale ? Au cœur d’une rade à la géographie exceptionnelle, Brest a de tout temps constitué un environnement privilégié pour les marins. Abri et position stratégique de défense, la rade de Brest plaisait déjà aux Romains. Après leur victoire sur les Vénètes, ils bâtirent là, à Gesocribate, la première fortification permettant l’ancrage d’un port militaire...
La marine militaire dans notre pays est également indissociable de Richelieu. Dès 1630, le grand homme dote la France d’une véritable flotte de guerre. Vite convaincus qu’il vaut mieux embarquer des canons que des hommes, les militaires arment des navires pouvant compter jusqu’à 136 canons… et accusant en conséquence un tirant d’eau qui dépasse 7 mètres. Seules les rades de Brest et de Toulon peuvent les accueillir. Le port militaire de Brest devient le fer de lance de la marine Royale du Ponant.
Cet effort vers une France maritime forte s’imposera aussi à Napoléon, qui, fidèle à lui-même, donnera à la marine (devenue impériale) structures et règlements : création des préfectures maritimes, décision d’amariner tous les soldats... Avec le "régiment de marine", il pose aussi la base d’un corps spécialisé dont les troupes sont capables de combattre sur mer comme sur terre, encadrées par les officiers des vaisseaux. Ce corps d’élite trouvera son nom en 1856 par décret impérial d’un autre Napoléon : ce sont les fusiliers marins, alors formés à Lorient.
Siège de la Préfecture Maritime de l'Atlantique, Brest est responsable d’une zone qui s'étend du Mont-Saint-Michel à la frontière espagnole.
Le premier port militaire de l’Atlantique est aussi le siège de l'Escadre de l'Atlantique et de la Force Océanique Stratégique et la base française des sous-marins nucléaires. Port d’entretien et d’escale pour les bâtiments militaires français à propulsion nucléaire, Brest accueille également en relâche les forces navales de l’OTAN et autres bâtiments étrangers, dont des sous-marins nucléaires anglais et américains.
invité aux Tonnerres de Brest 2012.
© Sébastien Deschamps, Marine nationale
Ville dans la ville, la base navale de Brest est aussi un acteur économique majeur. 75 % du chiffre d’affaires de la région Bretagne provient du secteur militaire. Au sein de la base navale de Brest, l’activité autour de la construction et la réparation occupe environ 15 000 personnes, dont plus de la moitié proviennent du secteur privé.
Au fil de l’histoire maritime de la France, Brest n’a cessé de constituer un exemple permanent de l’action des forces terrestres au service des unités embarquées. "La Royale", comme on l’appelle encore familièrement, est indissociable de cette ville où elle a installé ses prestigieuses écoles.
Partenaire fondateur des fêtes maritimes de Brest depuis la première édition en 1992, la Marine Nationale est toujours très prisée par les milliers de visiteurs des fameux Tonnerres de Brest. Elle s’inscrit également dans une démarche de développement durable par une participation proactive au "contrat de baie" de la rade de Brest.
Le blason de Brest est déjà fortement chargé de symboles avec la fleur de lys et l’hermine, mais rien n’empêche de penser qu’un jour pourrait y figurer "l’ancre d’or entrelacée d’un câble" ou pourquoi pas, un pompon rouge !